L’eau est souvent le facteur qui permet le développement d’un territoire. Sur le Bassin Houiller, comme ailleurs, c’est le cas.

Pendant plusieurs siècles, l’eau de la Bisten ou de la Rosselle a été utilisée par les moulins, les verriers, notamment. C’est la toponymie qui nous permet d’en conserver la mémoire. A partir de l’ère industrielle, ce n’est pas l’eau des rivières mais celle de la nappe des Grès du Trias Inférieur qui a été sollicitée, les rivières étant réduites de simples exutoires.

Depuis la fin du XIXème siècle le secteur a connu une forte activité minière, avec notamment l’exploitation des mines de charbon. Les 150 années d’exploitation du charbon ont marqué le territoire. En effet, les techniques d’exploitations minières mises en œuvre impliquaient le plus souvent l’effondrement volontaire des terrains exploités, dans le but de ne pas laisser de vide dans le sous-sol.

Ces effondrements déstructuraient les couches sus-jacentes et permettaient à l’eau de la nappe des GTi de s’infiltrer dans les exploitations minières. Ainsi, au fur et à mesure du développement de l’exploitation du charbon, la quantité d’eau qui s’infiltrait dans les mines et qui devait être pompée pour maintenir les mines au sec a augmenté.

L’eau « d’exhaure minière » ainsi pompée était soit rejetée dans les cours d’eau soit utilisée pour l’alimentation en eau potable ou industrielle. L’exhaure minière a eu pour conséquence une baisse, parfois importante (de plus de 100 mètres), du niveau de la nappe de GTi au droit du bassin houiller. Une autre conséquence, en surface, a été l’affaissement de certains secteurs.

Avec l’exploitation minière et les activités associées, les prélèvements d’eau du territoire à des fins industrielles ou pour l’eau potable s’élevaient à plus de 60 millions de m3 par an.

 

La reconstitution de la nappe des Grès du Trias dans le Bassin Houiller lorrain (vidéo Charbonnage de France – 2006)

 

La cessation des activités minières de Charbonnages de France (CdF) dans le bassin houiller lorrain s’est accompagnée de l’arrêt des exhaures entrainant l’ennoyage des travaux du fond.

Aujourd’hui encore, l’eau et les milieux aquatiques jouent un rôle central pour les acteurs du territoire (industrie, collectivités, habitants). L’objectif global du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) du Bassin Houiller est la conciliation de la préservation des milieux aquatiques et des ressources en eau avec l’aménagement du territoire et le développement socio-économique du bassin.

 

Le bassin houiller lorrain, un trait d’union entre la France et l’Allemagne

Le périmètre du SAGE Bassin Houiller appartient au Bassin Houiller sarro-lorrain ou région du Warndt. Il constitue un trait d’union géologique et géomorphologique entre la France et l’Allemagne. Il doit son nom à la découverte au cours du 19ème siècle, d’un important gisement de houille (charbon).

Ce territoire présente une cohérence à la fois liée à :

  • l’eau (rivières – bassins versants des rivières de la Rosselle et de la Bisten et eaux souterraines – nappe des Grès du Trias Inférieur),
  • son sous-sol, à l’origine de sa principale activité économique historique (exploitation du charbon),
  • le paysage, la dépression du Warndt, sa boutonnière forestière, ses zones humides qui abritent une biodiversité exceptionnelle. En effet, la forêt de Saint-Avold appartient à l’ensemble forestier du Warndt qui s’étend de part et d’autre de la frontière sur plus de 13000 ha.

Cette zone se démarque nettement des bassins limitrophes. Son espace est très artificialisé avec près de la moitié du territoire occupé par des habitations, des zones d’activités économiques, d’infrastructures routières ou ferroviaires.